Les informations suivantes sont destinées à vous expliquer l’importance de la surveillance et les traitements que vous a proposés votre médecin. Vous pouvez écouter tous les textes des réponses en cliquant sur le bouton : Écouter le texte ▶︎
Les maladies gestationnelles trophoblastiques regroupent plusieurs maladies du placenta. La principale maladie s’appelle une môle. On estime la fréquence des môles à environ 1 pour 500 à 800 grossesses. Elles sont dues à des anomalies dans la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde pour une raison indéterminée. Le placenta se développe alors de façon anormale. Il y a 2 types de môles. Il peut s’agir d’une môle « complète » dans laquelle il n’y a pas d’embryon ou d’une môle « partielle » dans laquelle l’embryon se développe mais sans pouvoir survivre. Le placenta est anormal dans les 2 cas.
Même effectué avec soin, après l’évacuation de la môle par curetage et aspiration, il existe un risque de persistance de tissu môlaire difficilement visible dans l’utérus. Ce tissu peut proliférer et se propager, on parle alors de maladie gestationnelle trophoblastique maligne (ou néoplasie gestationnelle trophoblastique). Ce risque justifie la surveillance par des prises de sang qui sont le dosage régulier de l’hormone de grossesse (βhCG). Chez 85% des patientes, le taux d’hormone revient à la normale (négativation) sans problème dans un délai de plus ou moins 56 jours. Après l’évacuation d’une grossesse môlaire, vous devez débuter la surveillance hebdomadaire du βhCG 2 semaines après l’intervention et continuer jusqu’à ce que le taux de βhCG demeure indétectable durant 3 semaines consécutives. En cas de môle complète, vous devez poursuivre la surveillance du βhCG chaque mois pendant 6 mois après la négativation. En cas de môle partielle, vous devez effectuer le dosage du βhCG 1 mois après le premier résultat de taux de βhCG indétectable afin de confirmer la négativation.
La prise de pilule est fortement conseillée (en l’absence d’une contre-indication) dans les suites immédiates de l’évacuation de la môle et pour toute la période de surveillance des βhCG. La raison en est qu’en cas de nouvelle grossesse, nous serions incapables de faire la différence, au début, entre une grossesse normale et une néoplasie gestationnelle trophoblastique, car les βhCG augmentent dans les deux cas. La pose d’un stérilet peut être envisagé mais doit faire l’objet d’une discussion avec votre gynécologue.
Après l’évacuation de la môle, vous allez saigner quelques jours durant lesquels il est conseillé de ne pas utiliser de tampon pour éviter le risque d’infection. Les règles reviennent en général dans les 4-6 semaines qui suivent puis seront régulières si vous prenez la pilule. L’apparition de saignements anormaux en dehors des règles impose que vous en parliez à votre médecin.
Vous pouvez envisager une nouvelle grossesse dès la fin de la surveillance des βhCG, soit 6 mois après leur négativation pour les môles complètes et dès votre congé pour les môles partielles. Le risque de récidive de môle à ce moment est très faible et estimé aux environ de 0.5 à 1%. Il est important d’effectuer une échographie au début de la grossesse pour s’assurer que tout va bien et un dosage de βhCG 6 semaines après l’accouchement pour vérifier qu’il n’y a pas de récidive. Un examen attentif du placenta est aussi souhaitable.
Votre entourage peut vous donner parfois, sans le vouloir, des informations partiellement exactes ou inexactes. La rareté de cette maladie fait qu’elle est souvent mal connue. Il est important d’obtenir des renseignements émanant de votre médecin, de médecins spécialisés dans ce domaine ou de sites Internet issus d’équipes ayant l’habitude de traiter ces patientes. Vous avez la possibilité de nous contacter si vous souhaitez un conseil ou des renseignements sur votre surveillance. Nous vous invitons également à visiter notre page de liens.
Modifié le 24/12/2023